Assurance vie : collecte en berne, les épargnants craignent la flat tax, probablement à tort

L’assurance-vie est en petite forme. Les dépôts dans l’assurance vie ont été supérieurs aux retraits à hauteur de 300 millions d’euros en France en mai, selon des chiffres provisoires publiés jeudi par la Fédération française de l’assurance (FFA). Les épargnants redoutent un changement de fiscalité, la fameuse flat tax prônée par E. Macron, mais probablement à tort.

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Assurance vie : seulement 300 millions d’euros de collecte nette en mai

Le mois dernier, les cotisations se sont établies à 10,8 milliards d’euros et les prestations (ou retraits) ont atteint 10,5 milliards, a fait savoir la fédération. L’[a[assurance vie]a] a fait moins bien que lors du même mois de 2016, durant lequel la collecte nette était ressortie à 1,5 milliard d’euros.

De janvier à fin mai, le montant total des dépôts collectés par les assureurs a représenté 56,4 milliards d’euros, contre 59,5 milliards sur la même période en 2016. Plus particulièrement, les versements sur les supports en unités de compte se sont élevés à 15,2 milliards d’euros, soit 27% des cotisations.

Sur la même période, les retraits se sont montés à 54,7 milliards d’euros, contre 48,4 milliards à fin mai 2016. Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte nette s’est ainsi établie à 1,7 milliard d’euros, en très net repli par rapport au montant de 10,9 milliards constatéà fin mai 2016. Au total, l’encours des contrats d’assurance vie s’élevait le mois dernier à 1.657 milliards d’euros, en hausse de 3% sur un an.

Cette situation profite à d’autres placements, comme le [a[Livret A]a], qui bénéficie depuis le début de l’année d’une dynamique favorable. En mai, les dépôts sur ce produit ont une nouvelle fois dépassé les retraits, à hauteur de 1,30 milliard d’euros, selon des données publiéesmercredi par la Caisse des dépôts.

Flat-tax, impacts sur l’assurance-vie : une promesse de campagne, mal préparée

On se souvient du rétro-pédalage de l’équipe En Marche lors du tollé provoqué par l’annonce d’une hausse de la fiscalité sur les produits de l’[a[assurance-vie]a], durant la campagne présidentielle. E. Macron avait alors rapidement tenté de calmer le jeu, en invoquant un impact à minima, ne concernant que les contrats d’un montant supérieur à 150.000€. Ne sachant du reste pas trop comment cette mesure peut-être appliquée (en cas de plusieurs contrats, auprès de différents assureurs ?), il apparaît clairement que cette mesure fiscale n’a pas été soigneusement étudiée. C’est pourquoi la redouter semble exagéré.

La flat tax n’est ni plus ni moins que le retour du prélèvement libératoire forfaitaire. Au taux de 30% pour tous les produits tirés de l’épargne. La petite nuance concerne l’assurance-vie, jusqu’alors toujours exemptée d’un traitement identique aux autres placements épargne. Les assureurs défendent d’ailleurs vigoureusement la thèse selon laquelle l’assurance-vie ne serait pas un placement épargne... Mais un produit d’assurance. Peu importe. Pour l’épargnant, la question est de savoir si l’assurance-vie va conserver ses avantages fiscaux. La réponse est évidemment oui, car même avec un passage de 23% à 30% de la taxation des produits, après l’abattement de 4.600€ ou 9.200€ pour un couple, l’assurance-vie restera une enveloppe fiscale attractive. D’où cette attitude surprenante des épargnants de privilégier le livret A, dont on sait que son taux ne bougera pas en 2017...

Préférer le livret A avec son taux à 0.75%, face à un [a[fonds en euros]a] servant à l’épargnant du 2.50% de rendement (donc net des frais de gestion et des prélèvements sociaux), cela n’a pas vraiment de sens. Même si la fiscalité sur les produits passe de 23% (comme actuellement) à 30% (comme annoncé lors de la campagne présidentielle par le candidat Macron), le rendement d’un fonds en euros performant reste toujours largement au-delà du rendement du livret A. Par ailleurs, le livret A est un placement d’épargne de précaution, mais en rien un placement épargne à long terme.

Des fonds en euros servant du 2.50%, ce n’est pas mon cas !

Les épargnants qui n’ont pas opté pour un contrat d’assurance-vie performant doivent changer de stratégie, en effectuant des rachats partiels chaque année pour transférer leur capital sur un contrat plus récent. Il faut agir et non pas subir pour gérer au mieux son épargne. Les choses ne vont pas s’arranger, rester avec son contrat d’assurance-vie souscrit auprès de sa banque est un non-sens. Les contrats les plus "vendus" sont les plus mauvais du marché !

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